UPPER MUSTANG - NEPAL - 03.2016
Isolé pendant de nombreuses années de part sa géographie excentrée et son indépendance avec le reste du pays, le Mustang vivrait presque encore dans une époque révolue. Un passé où la route vers le Tibet n'est plus militarisée par la répression du gouvernement chinois et où les cultes bouddhistes encensent l'air de leurs chants liturgiques et de leurs prières. Je n'ai pas connu le Tibet et je ne le connaîtrai certainement jamais, mais j'ai aimé à m’imaginer ce qu’il pourrait être en découvrant la vallée du haut Mustang.
Situés au nord-ouest du Népal et limitrophes à la Chine, les plateaux du haut Mustang s’atteignent par des pistes cahoteuses ou par des sentiers de bergers depuis le pied de la vallée, au village de Jomoson. En remontant celle-ci, nous découvrirons une géologie très particulière et propre aux conditions climatiques sèches et venteuses de la région. Des gorges, de plusieurs centaines de mètres de profondeur, seraient considérées comme les plus profondes au monde. Elles contrastent avec les non si lointains sommets de l'Annapurna ou les barrières de l'Himalaya flirtant avec les cieux. La pauvreté est omniprésente malgré les taxes d'entrée prélevées aux visiteurs. Ici les espaces verts servent principalement à la production de légumineuses pour les quelques dix milles personnes qui peuplent la vallée, et de fourrage pour le bétail. Le peuple tibétain vit ici grâce à l'agriculture et aux quelques pourcentages rendus du tourisme par le gouvernement népalais. L'histoire peu claire sur le mode de vie troglodytes des habitants de la région par le passé nous laisse curieux en devinant au loin des falaises dans lesquelles des galeries auraient été façonnées par l'homme. Le bouddhisme tibétain est partout, les chortens nous indiquent la route, les temples nous accueillent à la lumière d'une chandelle en graisse de yak, les sons enivrent lors des cérémonies. Nous sommes petits. Nous ne sommes rien au milieu d'éléments si riches et abruptes à la fois.
Nous avons visité la vallée en direction de la capitale de l'ancien royaume tibétain, Lo Mantang. Longeant les eaux sinueuses du Kali Gandaki jusqu’aux cols arides menant à la citadelle. Nous avons marché deux semaines, nous enivrant de paysages plus magnifiques et grandioses les uns que les autres. Personnellement, j’apprécie être seul dans le cadre de mes excursions et ne croiser que peu de gens sur la route. Je favorise les relations naturelles au gré du parcours et des expériences. Mais c’est un autre sujet. La sensation que la vie m’a offerte à ce moment là est indescriptible. Je ne pensais pas que de si beaux endroits existaient. Se sentir très petit, isolé et très vulnérable finalement, amène au respect du peuple qui vit et qui a vécu en ces terres. Seuls, loin des autoroutes touristiques, en accord et en émerveillement face à cette complexe simplicité.
Comme dirait l’expression, on vient au Népal pour découvrir le Népal et on revient au Népal pour revoir des amis. Pour ma part, j’espère découvrir bien plus lors de ma prochaine visite. Celle-ci ne se faisant qu’indéniablement avec mes amis sur place.
(k.m. 29.01.2017)